Vous avez certainement entendu parler de la motricité libre et en avez peut-être une idée générale. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment et comment peut-on l'appliquer au quotidien ? En tant que psychomotricienne, je vais vous expliquer en détail en quoi consiste la motricité libre, ce qu'il faut faire et éviter, et quels sont ses principaux intérêts pour le développement de l'enfant.
La notion de motricité libre a été popularisée dans les années 60 par Emmi Pikler, pédiatre hongroise, qui a approfondi ce concept dans son ouvrage « Se mouvoir en liberté dès le plus jeune âge ». Son approche révolutionnaire repose sur l'idée de permettre aux bébés de se mouvoir sans aide, en suivant leur propre rythme de développement.
Le concept de Motricité Libre
La motricité libre consiste à laisser l'enfant découvrir ses capacités motrices par lui-même, sans intervention excessive. Cela signifie que le bébé passe par différentes étapes de développement moteur de manière autonome :
Durant les premiers mois, le bébé est en position dorsale.
Vers 5 mois, il commence à se tourner du dos au ventre et vice-versa.
Aux alentours de 8 mois, il s'assoit seul.
Environ à 9 mois, il commence à ramper, puis à se tenir debout en s'agrippant aux meubles et enfin, à marcher seul.
Il est crucial de comprendre que ces âges sont des repères moyens. Chaque enfant suit son propre rythme de développement. Certains bébés peuvent marcher à quatre pattes à 10 mois, tandis que d'autres peuvent commencer à marcher debout à 18 mois sans avoir rampé auparavant. Il n'y a pas de règle fixe, et chaque parcours est unique.
Pas de précipitation : chaque enfant évolue à son rythme. Si vous êtes inquiet concernant le développement moteur de votre enfant, il est toujours possible de consulter un ostéopathe ou un psychomotricien pour obtenir des conseils adaptés.
Comment pratiquer la motricité libre? voici mes conseils
Faire confiance à son bébé.
La motricité libre repose sur la confiance en les capacités de votre bébé à explorer et à apprendre par lui-même. Voici quelques principes clés pour la pratiquer :
Laissez votre bébé expérimenter seul : Permettez à votre enfant de passer d'une étape à une autre sans aide. Ne le mettez pas dans une position qu'il n'a pas encore acquise par lui-même, comme l'asseoir ou le faire marcher avant qu'il ne le fasse naturellement.
Évitez les aides artificielles : Ne forcez pas un enfant à marcher en le soutenant par les bras ou en utilisant des dispositifs comme le youpala, qui peuvent entraver son développement naturel et causer des problèmes de posture.
Créez un environnement sûr et stimulant : Offrez un espace où votre bébé peut bouger librement, avec un sol confortable mais ferme, des vêtements souples et des pieds nus pour favoriser la proprioception et la coordination.
Intervenir le moins possible.
Le rôle de l'adulte est d'observer et de soutenir l'enfant tout en intervenant le moins possible. Voici quelques conseils pour faciliter la motricité libre :
Soyez une présence rassurante : Restez près de votre enfant, prêtez attention à ses besoins et assurez-lui un cadre sécurisé.
Offrez un environnement adapté : Mettez votre bébé au sol sur un tapis confortable dès ses premiers jours, veillez à ce que ses vêtements soient confortables et ne limitent pas ses mouvements.
Favorisez les interactions à son niveau : Placez-vous au sol avec lui pour être à son niveau et l'encourager dans ses explorations.
Dans notre prochain article, nous explorerons en détail les bénéfices de la motricité libre et comment elle favorise le développement de l'enfant.
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